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L’État de droit est-il bon pour les non-blancs, ou la démocratie est-elle bonne pour l’Afrique ?

with one comment

 
(…)

Pour comprendre la laïcité à la française, faut être souchien. Même les alsaciens ne peuvent ou ne veulent pas comprendre, eux qui sont attachés au concordat bonapartiste comme à la prunelle de leurs yeux.

D’ailleurs même les souchiens ne connaissent pas dans leur majorité l’histoire de la laïcité en France, ce qui permet à un Ramadan de réécrire cette histoire à sa sauce sans être sérieusement contredit même par un Eric Zemmour. Quand j’entends les souchiens nous expliquer que laïcité et mixité sont intimement liées, je m’esclaffe : pour s’en rendre compte, il suffit de compter le nombre de femme (un singulier qui n’est pas une faute de frappe) présente aux tenues du Grand Orient par exemple, ou d’autres obédiences de la franc-maçonnerie, dans ces temples de la laïcité. Il y a plus de femmes rue Mirha le vendredi après-midi, quoique, j’en suis pas sûr.

 
Mais pour en revenir à mon exposé, je constata donc qu’un étranger connaissant pourtant me semble-t-il la culture musulmane avait quelques difficultés à interpréter une décision de relaxe d’une dame qui réservait ses beautés à son propriétaire (légitime ou naturel, je ne sais). Je ne reviendrai pas sur cette affaire qui est décrite ici, mais à cette occasion j’ai fait une trouvaille dont je suis fier et que je cite donc en la dédicaçant aux courtisans de notre Horteflammes :

« dans un Etat de droit, ce n’est pas le ministre de l’intérieur qui juge »

en remarquant qu’il aurait apprécié d’être également Hortejuges pour mettre les juges au pas, mais que Sarkozy trouva que c’était inutilement provocateur et l’a maintenu, du fait de son expérience, à son poste de chef de fonctionnaires parfois poursuivis pour différents faits, ayant en effet lui-même cette expérience et ayant même été condamné (provisoirement en attente de la décision d’appel). Dans ces corps de fonctionnaires d’autorité, l’exemple du chef est importante.

 
Revenons au titre de l’article, l’État de droit ne doit pas être confondu avec la démocratie : une démocratie sans État de droit, c’est la soumission de la minorité à la majorité, mais ça reste une démocratie puisque le pouvoir est donné à ceux qui sont majoritaires. Inversement un État de droit peut exister dans une dictature. Mais il est vrai que démocratie et État de droit s’accouplent bien, comme dictature et État policier.

C’est ce qu’on peut constater en Afrique, de l’Egypte à l’ex-Rhodésie. On pourrait dire que c’est la démocratie puisque les majoritaires imposent leur loi aux minoritaires, comme en France l’UMP impose la loi Sarkozy à tous les français. Donc si la majorité vote la mise en vigueur de la charia, c’est la démocratie et elle s’impose à tous.

Le problème c’est quand la loi n’est pas respectée : en Égypte ou en Algérie par exemple (deux pays si semblables dont je n’ai jamais compris l’inimitié réciproque), il n’est pas interdit par la loi d’être chrétien même s’il s’agit de république islamique. Mais en pratique c’est, disons, difficile. Un chrétien qui est condamné parce qu’il mange un jour de ramadan alors qu’aucun texte ne l’interdise, voilà le signe d’un État policier.

Donc l’État de droit, comme la démocratie, sont-ils exportables en Afrique ? C’est bien là toute la question, parce que constatons toujours : dans les pays où le chef de l’État obtient aux élections des scores que seul Chirac a pu obtenir une fois grâce à sa popularité immense, mais avec de tels bourrages d’urnes qu’on ne peut plus parler de démocratie, calme et sécurité règnent avec le soutien des pays "occidentaux".

Par contre des élections aux normes plus démocratiques avec des résultats proches de 50-50, c’est la guerre civile qui se profile à l’horizon, et les pays "occidentaux" qui attisent les conflits et stimulent l’insécurité.

 
A croire qu’un bon conseil à donner aux dirigeants africains, s’il veulent le soutien de l’occident, et qu’ils n’appartiennent pas à une dynastie qui se transmet le pouvoir de père en fils, de truquez suffisamment les élections pour avoir plus de 80% des électeurs avec eux. Sinon, avec 51% des voies, vous aurez beaucoup d’ennuis pour vous imposer face à la communauté internationale dirigée depuis les anciennes métropoles.

Et on est me semble-t-il en droit de se demander ce que préfèrent les africains : la démocratie ou la sécurité ? Et ce n’est certainement pas à moi, petit blanc, de répondre à cette question.

C’était la séquence "marions les" : madame dictature avec monsieur sécurité et madame démocratie avec monsieur insécurité, et ma petite participation au débat sur la Côte d’Ivoire.

 
 
 

Written by j.michel

18/12/2010 à 21:42

Une Réponse

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  1. merci pour votre contribution. cette analyse, je l’espère, fera comprendre un tout petit peu la situation en cote d’ivoire.

    kamerge

    28/01/2011 at 18:29


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